Cookson, le président de l’UCI, l’avait annoncé: « J’avais promis avant d’être élu que je considérerais comme une priorité qu’une commission respectée et totalement indépendante enquête sur le passé de l’UCI sous ma présidence. Je suis heureux d’avoir tenu cette promesse, dans les délais et le budget impartis.»
L’UCI a donc mis sur pied en janvier 2014 une Commission indépendante de réforme du cyclisme (CIRC). Le cahier des charges de la CIRC consistait à enquêter sur «les causes de la culture du dopage qui s’est développée dans le cyclisme et les allégations qui mettent en cause l’UCI et d’autres organismes et fonctionnaires quant à l’inefficacité des enquêtes menées pour découvrir les pratiques de dopage.»
«À la lecture de ce rapport, avoue Cookson, il est clair que les dirigeants de l’UCI ont interféré dans les décisions opérationnelles en matière d’antidopage. Ces facteurs, de même que bien d’autres, couverts dans le rapport, ont contribué à éroder la confiance dans l’UCI et dans le sport.»
Ainsi, selon ce rapport de plus de 220 pages, un traitement préférentiel a été accordé à Lance Armstrong. Selon le CIRC, l’UCI a vu ce dernier comme le choix idéal pour la renaissance du cyclisme après le scandale Festina du Tour 1998. Tant par sa nationalité américaine qui «a ouvert un nouveau continent pour le cyclisme » que par son statut de survivant du cancer qui lui a permis de devenir rapidement une star mondiale.
Verbruggen et McQuaidsur la sellette
Les trois enquêteurs établissent aussi qu’à plusieurs reprises, l’UCI n’a pas respecté ses propres règles. Entre autres sur les certificats médicaux établis a posteriori pour justifier l’utilisation de corticoïdes, pour le Français Laurent Brochard lors de son titre mondial en 1997 et pour Armstrong dans le Tour 1999.
Cookson a estimé, hier lors de la présentation du rapport, que le dopage était «encore un problème endémique» dans le cyclisme, même s’il ne croit pas que 90% du peloton soit encore dopé. « Des efforts ont été faits pour s’attaquer à ce problème et des avancées importantes ont été réalisées comme le passeport biologique. Il est désormais possible de s’aligner dans le cyclisme professionnel sans se doper. Mais comme dans tous les sports, il y a des gens qui trichent et nous devons protéger ceux qui veulent un cyclisme propre », a-t-il ajouté.
« La gouvernance de l’UCI a changé, nous ne fermerons plus les yeux sur le dopage», a affirmé l’Anglais pour qui ses prédécesseurs, Hein Verbruggen et Pat McQuaid ont commis des «erreurs de jugement».
« Le style de management de Hein Verbruggen est critiqué dans le rapport et ce style a conduit à des erreurs majeures. L’image et le business du sport étaient placés avant l’intégrité, la transparence et l’honnêteté du sport », a encore jugé M. Cookson.
Le président de l’UCI a annoncé qu’il allait écrire à Hein Verbruggen, toujours président honoraire de l’UCI, pour lui demander de renoncer à cette fonction. Un Verbruggen qui s’est réjoui hier que le rapport ne fasse état à son égard « d’aucun fait de corruption ou de complicité de dopage » dans l’affaire Armstrong, tout en critiquant sa partialité.
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