AFP - La décision de l'agence antidopage américaine d'annuler vendredi les résultats de Lance Armstrong depuis août 1998 laisse des palmarès en lambeaux, du Tour de France surtout que l'Américain a gagné à sept reprises, record du genre.
Au-delà du spectaculaire retour en arrière, un bond dans le temps supérieur à la période de prescription habituelle (et déjà conséquente) de huit ans, une question de crédibilité, voire d'éthique, se pose. Le déclassement d'Armstrong profite pour l'essentiel à des coureurs eux-mêmes sanctionnés ensuite pour dopage. En reflet parfait d'une époque sombre que le cyclisme espère appartenir au passé depuis l'intensification de la lutte antidopage et la mise en place d'un passeport biologique.
Le Tour de France, l'épreuve emblématique, tient lieu d'exemple. Si Armstrong perd son succès de 2003, le titre passe aux mains de l'Allemand Jan Ullrich qui a été puni au printemps dernier par le Tribunal arbitral du sport (TAS). Les deux autres coureurs montant sur le podium virtuel de 2003 ne sont autres que le Kazakh Alexandre Vinokourov (2e) et l'Américain Tyler Hamilton (3e), convaincus ultérieurement de dopage.
La décision de l'agence antidopage américaine d'annuler vendredi les résultats de Lance Armstrong depuis août 1998 laisse des palmarès en lambeaux, du Tour de France surtout que l'Américain a gagné à sept reprises, record du genre.
Si Armstrong perd son succès de 2003, le titre passe aux mains de l'Allemand Jan Ullrich qui a été puni au printemps dernier par le Tribunal arbitral du sport (TAS). Les deux autres coureurs montant sur le podium virtuel de 2003 ne sont autres que le Kazakh Alexandre Vinokourov (2e) et l'Américain Tyler Hamilton (3e), convaincus ultérieurement de dopage.Depuis 2006, deux coureurs ont gagné le Tour sur tapis vert, à chaque fois à la suite d'un contrôle antidopage positif affectant le vainqueur. L'Américain Floyd Landis a laissé la place à l'Espagnol Oscar Pereiro pour 2006. Contador a dû faire de même au profit du Luxembourgeois Andy Schleck pour 2010.
La septième et dernière victoire d'Armstrong en 2005, une édition que l'Américain avait là encore dominée du début à la fin avec ses coéquipiers (victoire de Hincapie à Saint-Lary-Soulan), illustre encore mieux ce jeu de massacre sans fin.
Ullrich, troisième à Paris cette année-là, a déjà été déclassé. Le podium virtuel se compose par conséquent de l'Italien Ivan Basso, pris (comme Ullrich) dans les rets de l'affaire de dopage Puerto l'année suivante, de l'Espagnol Francisco Mancebo, éclaboussé par la même affaire bien qu'il n'ait pas été sanctionné, et de Vinokourov.
Pour s'en tenir à 2005, un sommet du genre dans l'absurde, il faut descendre jusqu'à l'Australien Cadel Evans, qui avait pris la 8e place du classement sur les Champs-Elysées, pour trouver trace d'un coureur dont la réputation n'a jamais été entâchée.
Le Tour, secoué les trois années suivantes par des cas de dopage retentissants (Landis en 2006, Vinokourov et Rasmussen en 2007, Ricco, Kohl et Schumacher en 2008), n'a commencé à trouver un climat de relatif apaisement qu'en 2009, la tendance s'accentuant ensuite malgré le contrôle positif de l'Espagnol Alberto Contador en 2010.
L'époque récente, résultante d'un dopage sanguin massif qui s'est généralisé dans les années 1990, a donc ôté son authenticité au palmarès de la plus grande épreuve du monde. En plus d'un siècle d'existence, aucun coureur n'avait vu sa victoire remise en cause jusqu'à ces dernières années. Hormis le précédent de 1904, une édition marquée par des incidents en tous genres et gagnée par Henri Cornet (20 ans, le plus jeune vainqueur du Tour) après le déclassement des... quatre premiers pour violation des règlements.
Depuis 2006, deux coureurs ont gagné le Tour sur tapis vert, à chaque fois à la suite d'un contrôle antidopage positif affectant le vainqueur. L'Américain Floyd Landis a laissé la place à l'Espagnol Oscar Pereiro pour 2006. Contador a dû faire de même au profit du Luxembourgeois Andy Schleck pour 2010.
A chaque fois, le nouveau lauréat a reçu son maillot jaune plus d'un an après la fin de la course. Un délai interminable, justifié par l'épuisement des possibles voies de recours de la part du coureur sanctionné.
Qui serait cette fois le principal "bénéficiaire" de l'annulation des résultats d'Armstrong ? Ullrich, le vainqueur du Tour 1997 sans subir de contrôle antidopage positif (seule victoire allemande de l'histoire).
Deuxième à trois reprises (2000, 2001, 2003), l'Allemand pourrait se retrouver crédité de quatre succès au total. A une marche du record des cinq victoires détenu par quatre champions historiques (Anquetil, Merckx, Hinault, Indurain).