La membre de la Chambre des Lords : Tanni Grey-Thompson, l'ancien juge à la cour d'appel britannique Sir Philip Otton et l'avocat australien Malcolm Holmes QC seront les trois juges chargés de statuer sur le rôle de l'UCI dans l'affaire Armstrong.
Choisis par le président du Comité olympique Johan Coates, l'ancienne championne paralympique et membre de la Chambre des Lords Tanni Grey-Thompson accompagnée de Sir Philip Otton et Malcolm Holmes QC vont évaluer si Lance Armstrong a bénéficié de soutiens à l’intérieur de la Fédération Internationale. Début novembre, le président de l'UCI Pat McQuaid expliquait dans un communiqué le but de l'opération : « Le but de cette commission indépendante est d'étudier les constatations mises en évidence par le rapport de l'USADA et à terme, de tirer des conclusions et d'établir des recommandations qui permettront à l'UCI de restaurer la confiance dans le cyclisme ainsi que dans l'UCI en tant que son instance dirigeante ». La commission devra rendre son rapport au plus tard le 1er juin 2013.
Sur le même sujet, voici l'article sur le site de l'UCI...
vendredi 30 novembre 2012
mardi 27 novembre 2012
Vraiment le dopage fait parler de lui....
Dimanche soir lors de l'émission Stade 2 sur France Télévisions, il y eut des déclarations qui ne laissent pas de marbre... En stage à Gran Canaria, Contador, chef de file du Team Saxo-Tinkoff,
a accordé une interview à France Télévisions pour l'émission Stade 2. Suspendu pour un contrôle positif au clenbutérol, il souhaite une tolérance zéro pour les coureurs dopés.
"La tolérance zéro doit être d'application dans le vélo. Il n'y a pas de place pour les tricheurs", a-t'il déclaré... Des déclarations surprenantes de la part de l'Espagnol, privé de ses victoires au Tour de France 2010 et au Tour d'Italie 2011 pour son contrôle positif, et qui a publiquement soutenu Lance Armstrong dernièrement.
Ayant consommé du steak au clenbutérol (???) , il déclare : "J'ai toujours respecté les règlements. M'enlever toutes mes victoires n'est pas correct."
Ces propos ne laissent évidemment personne indifférent dans le monde du vélo et une première réaction intéressante est venue de Fred Grappe, entraîneur au sein de la Française des Jeux et chercheur universitaire en performance sportive en France, farouche défenseur de la lutte anti-dopage. "Contador veut une tolérance zéro en dopage... Qu'il publie toutes ses données de puissance comme Ivan Basso (suspendu deux ans suite à l'affaire Puerto, NDLR) l'a fait avant lui. Il serait alors possible de déterminer son profil de puissance personnel et de le mettre en relation avec ses performances en compétition, en comparant avec Basso. Si il souhaite montrer sa probité sportive, vu ses antécédents, Contador doit obligatoirement valider la nature de son profil physiologique", a-t-il publié sur Twitter. "Six mois de données en compétition et à l'entraînements sont suffisants. Ce serait déjà un grand pas en avant."
« Il me faut une garantie à 100 % que l'équipe sera sur le Tour. Si on me prévient seulement deux mois avant le Tour, je pense que je n'irai pas, a confié Alberto Contador dimanche dans Stade 2. J'ai besoin de temps pour me préparer car je m'aligne sur le Tour pour la victoire. Si je n'ai pas le temps suffisant pour me préparer, pour avoir le meilleur entraînement pour moi et mes coéquipiers, alors je ne ferai pas le Tour. »
Suite à cette affaire de dopage et de la suspension qui s'en suivit, l'équipe de Contador risque de perdre sa licence World Tour. Selon les règles de l'UCI, les points des coureurs sortant de la période de suspension ne comptent pas pendant deux ans. Si son équipe ne reçoit pas la licence WorldTour en raison de ce manque de points, Alberto Contador pourrait ne pas être au départ du Tour 2013. "Evidemment j'aimerais faire le Tour. Je l'ai déjà manqué cet été", a ajouté Contador double vainqueur du Tour en 2007 et 2009.
Ses craintes sont justifiées, puisque son équipe, rebaptisée Saxo-Tinkoff, ne figure pas dans le World Tour, la première division mondiale. Contador devra donc attendre les invitations pour savoir si son équipe participe, ou non, à la Grande Boucle. La saison dernière, ASO, organisateur du Tour, avait annoncé la liste au mois d’avril.
"La tolérance zéro doit être d'application dans le vélo. Il n'y a pas de place pour les tricheurs", a-t'il déclaré... Des déclarations surprenantes de la part de l'Espagnol, privé de ses victoires au Tour de France 2010 et au Tour d'Italie 2011 pour son contrôle positif, et qui a publiquement soutenu Lance Armstrong dernièrement.
Ayant consommé du steak au clenbutérol (???) , il déclare : "J'ai toujours respecté les règlements. M'enlever toutes mes victoires n'est pas correct."
Ces propos ne laissent évidemment personne indifférent dans le monde du vélo et une première réaction intéressante est venue de Fred Grappe, entraîneur au sein de la Française des Jeux et chercheur universitaire en performance sportive en France, farouche défenseur de la lutte anti-dopage. "Contador veut une tolérance zéro en dopage... Qu'il publie toutes ses données de puissance comme Ivan Basso (suspendu deux ans suite à l'affaire Puerto, NDLR) l'a fait avant lui. Il serait alors possible de déterminer son profil de puissance personnel et de le mettre en relation avec ses performances en compétition, en comparant avec Basso. Si il souhaite montrer sa probité sportive, vu ses antécédents, Contador doit obligatoirement valider la nature de son profil physiologique", a-t-il publié sur Twitter. "Six mois de données en compétition et à l'entraînements sont suffisants. Ce serait déjà un grand pas en avant."
« Il me faut une garantie à 100 % que l'équipe sera sur le Tour. Si on me prévient seulement deux mois avant le Tour, je pense que je n'irai pas, a confié Alberto Contador dimanche dans Stade 2. J'ai besoin de temps pour me préparer car je m'aligne sur le Tour pour la victoire. Si je n'ai pas le temps suffisant pour me préparer, pour avoir le meilleur entraînement pour moi et mes coéquipiers, alors je ne ferai pas le Tour. »
Suite à cette affaire de dopage et de la suspension qui s'en suivit, l'équipe de Contador risque de perdre sa licence World Tour. Selon les règles de l'UCI, les points des coureurs sortant de la période de suspension ne comptent pas pendant deux ans. Si son équipe ne reçoit pas la licence WorldTour en raison de ce manque de points, Alberto Contador pourrait ne pas être au départ du Tour 2013. "Evidemment j'aimerais faire le Tour. Je l'ai déjà manqué cet été", a ajouté Contador double vainqueur du Tour en 2007 et 2009.
Ses craintes sont justifiées, puisque son équipe, rebaptisée Saxo-Tinkoff, ne figure pas dans le World Tour, la première division mondiale. Contador devra donc attendre les invitations pour savoir si son équipe participe, ou non, à la Grande Boucle. La saison dernière, ASO, organisateur du Tour, avait annoncé la liste au mois d’avril.
dimanche 25 novembre 2012
Gand : Glenn O'Shea et Iljo Keisse remportent la 72e édition des Six jours de cyclisme sur piste
Au classement final le duo belgo-australien totalise 484 points, soit douze de plus que De Ketele et Van Hoecke. La 3e place est revenue dans le même tour à l'Allemand Robert Bartko et au Suisse Silvan Dillier, avec 335 points.
Keisse et O'Shea succèdent au palmarès à De Ketele et Bartko, vainqueurs l'an dernier.
"Je crois que c'est l'un des Six jours les plus disputés que j'ai jamais couru", a réagi Keisse. "Nous avons vraiment du puiser dans nos réserves pour y arriver. Il est aussi très regrettable que Gijs (Van Hoecke) ait été victime d'une chute en plein final. Je crois qu'il devait être dans le rouge et n'a plus été lucide pour réagir."
"Ces Six Jours furent une véritable guerre d'usure", a poursuivi le Gantois. "Tout le monde était cuit sur la fin. Le chute de Gijs a jeté l'émoi. C'est un jeune coureur avec beaucoup de potentiel. Nous entendrons encore parler de lui. Ce succès me fait énormément plaisir. Gagner dans son propre Kuipke, c'est toujours quelque chose de spécial", a conclu Keisse.
(Source : Belga)
samedi 24 novembre 2012
"Se doper n'est pas tricher" : réalité et provocation...
La Libre Belgique du mercredi 21 novembre 2012 publie un grand article de Marcel Bolle de Bal, Professeur émérite à l'université libre de Bruxelles.
"Si Armstrong s'est fait lyncher, c'est parce qu'il a transgressé le tabou du corps pur et naturel. Et celui de l'égalité des dons et de la compétition équitable. Autant de leurres."
Brûler ce que l'on a adoré, démystifier ce que l'on a mythifié: telle est la cruelle loi du royaume médiatique, révélée avec acuité à travers la triste saga Lance Armstrong, telle qu'elle a fait florès il y a peu. Armstrong, ce pelé, ce galeux... Quelle hypocrisie, mes amis !
Hier icône adulée, vantée pour son exceptionnel courage. Aujourd'hui, champion voué aux gémonies, traîné dans la boue, lynché en tant que minable tricheur. Tout ceci, qui est excessif, mérite, à cause de ces excès mêmes, d'être analysé d'un peu plus près. Car, mes frères en cyclisme et d'ailleurs, comment imaginez-vous que l'on puisse gagner le Tour de France, supporter les efforts répétés qu'il implique, gravir les cinq cols d'étapes de 200km à pas loin de 40 km/h de moyenne... sans quelques adjuvants physiologiques et/ ou chimiques, sans un minimum de dopage?
Tous les coureurs participant à cette compétition - ou plus exactement à ce spectacle sportif- sont contraints de se doper avec plus ou moins de professionnalisme. Après tout, le reproche implicitement adressé à Lance Armstrong n'est-il pas d'être, non seulement le meilleur sur le terrain, mais surtout le meilleur dans l'organisation professionnelle, sophistiquée, de ce dopage indispensable? Et qui osera prétendre que Merckx, Anquetil, Indurain, Fignon, coureurs admirables, eux aussi vainqueurs du Tour, ne se sont jamais dopés de l'une ou l'autre façon, à une époque où les contrôles, eux aussi, étaient loin d'être aussi sophistiqués qu'aujourd'hui? Pourquoi cet acharnement sur "l'ange déchu", comme l'a qualifié un journaliste? Et chacun de gloser sur ses tricheries, sur l'opprobre qui, à cause de lui, rejaillirait sur l'ensemble du sport cycliste (comme s'il en était le seul responsable... !) ? Oui, pourquoi cela?
Permettez-moi d'avancer ici une hypothèse. Cette déferlante médiatique, prétendant refléter (sans preuves) le sentiment populaire, me paraît être nourrie par la perte - brutale, du moins en apparence - d'illusions longtemps entretenues (par ces mêmes médias). Les illusions autour de la grandeur de champions héros des temps modernes, reflets contemporains de ces héros au cœur pur et sans tache des lectures et rêves de nos jeunes années, toujours sommeillant au fond de notre inconscient: le mythe de l'humaine nature naturelle, intègre et non trafiquée, alors que depuis longtemps nous l'aidons, la transformons, l'améliorons grâce aux progrès de la médecine et de la biologie médicale. Ce qui, certes, revient à nous interroger sur le sens et les limites de ces progrès... dont profitent, bien évidemment, "les dopés".
Haro sur les cyclistes? Rien que sur eux? C'est un peu trop facile, d'autant plus qu'ils sont plus que les autres soumis à d'incessants contrôles. Alors quid des autres sports? Quid de ces navigateurs solitaires, de ces joueurs (et joueuses) de tennis s'entrebattant des heures durant dans la fournaise de courts surchauffés? Quid des haltérophiles, et des athlètes aux muscles gonflés, et des nageurs aux épaules carénées? Et, et, et... etc.
Un sportif de haut niveau, dans n'importe quelle discipline, peut-il envisager de devenir champion olympique sans procurer à son corps un minimum d'adjuvants lui permettant de supporter les efforts impliqués par la réalisation d'un tel objectif... et supporter la concurrence d'individus moins doués mais eux déjà dopés? Car, mes amis, chacun de nous - du moins ceux d'entre nous qui assumons notre passion pour les spectacles sportifs - ne doit-il pas se reconnaître partiellement responsable de cette dérive de la saine – et idéalisée - compétition sportive ?
Ne sommes-nous pas, à notre corps plus ou moins défendant, en tant que spectateurs ou téléspectateurs avides d'émotions fortes, à la fois les souteneurs et les victimes d'un système économique, social et culturel axé sur la performance à tout prix ? Toujours plus, gagner plus: n'est-ce point là une norme infiniment répétée? Et puis lequel d'entre nous ne se dope-t-il pas, peu ou prou, pour surmonter les multiples stress de la vie quotidienne du temps présent? Tous "dopés", mais pas tricheurs pour autant. Pourquoi Armstrong, lui, est-il alors vilipendé comme ignoble tricheur? A mon avis, car il transgresse deux tabous: le mythe du corps "authentique", pur, "naturel" d'une part; celui de l'égalité parfaite des dons et donc celui d'une compétition équitable d'autre part.
Le condamner aussi sévèrement revient à entretenir un autre mythe : celui que ses adversaires vaincus, eux, n'étaient pas dopés, que, face à eux, la victoire doit être possible... Et encore: nier une évolution apparemment irréversible, celle qui transforme l'idéal des compétitions dites "sportives" en la réalité de "spectacles" soumis aux pernicieuses lois du business. L'Or, ou le devoir de victoire. L'Argent ou le nerf de la guerre. Le Bronze, ou l'éthique de loyauté. Ce triptyque résume bien les valeurs affichées du sport de haut niveau, leur signification symbolique en même temps que la complexité de plus en plus perverse du système économique qui les sous-tend(1).
Certes le dopage, surtout s'il est pratiqué de façon clandestine et occulte, peut être dangereux pour la santé, à court, moyen et long terme. A ce titre il doit être combattu ou du moins -telle est la thèse que je défends depuis de nombreuses années - sérieusement régulé, réglementé, contrôlé. Puisqu'il apparaît inévitable, pourquoi ne pas en accepter le principe et l'application sous un sévère contrôle médical? Hors cela, tout n'est qu'hypocrisie et faux-fuyants.
Une politique du moindre mal, ce que je propose? Sans doute. L'idée de base: sortir de l'hypocrisie et de la clandestinité. Le débat, sur ce point, me semble à tout le moins mériter d'être ouvert... même s'il porte atteinte à certains tabous bien ancrés. Au risque de choquer plus d'un de mes lecteurs, je persiste à considérer que se doper n'est pas tricher.
Evidemment, c'est tricher d'un point de vue juridique, par rapport au règlement et donc par rapport à la loi (celle-ci, en quelque sorte, triche dans la mesure où elle ne tient pas compte de la réalité psychosociologique). Car, selon moi, ce n'est pas tricher sur le plan humain, puisque par hypothèse, dans le domaine du sport de haut niveau, sinon la totalité, du moins la grande majorité des autres concurrents - en particulier dans le Tour de France - se dope également. Et que, contrairement à certains vœux pieux, ce dopage ne pourra jamais être complètement éradiqué, ce que reconnaissent les meilleurs spécialistes.
Les vrais tricheurs ne sont pas nécessairement ceux que l'on pense... mais bien ceux qui confortablement installés au fond de leurs canapés, dans leurs bureaux ou au cœur de leurs médias, à la tête de fédérations sportives adeptes de la politique de l'autruche ou de sponsors avides de retombées publicitaires, descendent en flammes ces humains transformés, grâce à leur soutien financier direct ou indirect, en des êtres-sandwiches, pompes à fric et profits. Allons, messieurs les vertueux censeurs, un peu de bon sens, de pudeur, d'humanité et et de compassion, s'il vous plaît!
Hier icône adulée, vantée pour son exceptionnel courage. Aujourd'hui, champion voué aux gémonies, traîné dans la boue, lynché en tant que minable tricheur. Tout ceci, qui est excessif, mérite, à cause de ces excès mêmes, d'être analysé d'un peu plus près. Car, mes frères en cyclisme et d'ailleurs, comment imaginez-vous que l'on puisse gagner le Tour de France, supporter les efforts répétés qu'il implique, gravir les cinq cols d'étapes de 200km à pas loin de 40 km/h de moyenne... sans quelques adjuvants physiologiques et/ ou chimiques, sans un minimum de dopage?
Tous les coureurs participant à cette compétition - ou plus exactement à ce spectacle sportif- sont contraints de se doper avec plus ou moins de professionnalisme. Après tout, le reproche implicitement adressé à Lance Armstrong n'est-il pas d'être, non seulement le meilleur sur le terrain, mais surtout le meilleur dans l'organisation professionnelle, sophistiquée, de ce dopage indispensable? Et qui osera prétendre que Merckx, Anquetil, Indurain, Fignon, coureurs admirables, eux aussi vainqueurs du Tour, ne se sont jamais dopés de l'une ou l'autre façon, à une époque où les contrôles, eux aussi, étaient loin d'être aussi sophistiqués qu'aujourd'hui? Pourquoi cet acharnement sur "l'ange déchu", comme l'a qualifié un journaliste? Et chacun de gloser sur ses tricheries, sur l'opprobre qui, à cause de lui, rejaillirait sur l'ensemble du sport cycliste (comme s'il en était le seul responsable... !) ? Oui, pourquoi cela?
Permettez-moi d'avancer ici une hypothèse. Cette déferlante médiatique, prétendant refléter (sans preuves) le sentiment populaire, me paraît être nourrie par la perte - brutale, du moins en apparence - d'illusions longtemps entretenues (par ces mêmes médias). Les illusions autour de la grandeur de champions héros des temps modernes, reflets contemporains de ces héros au cœur pur et sans tache des lectures et rêves de nos jeunes années, toujours sommeillant au fond de notre inconscient: le mythe de l'humaine nature naturelle, intègre et non trafiquée, alors que depuis longtemps nous l'aidons, la transformons, l'améliorons grâce aux progrès de la médecine et de la biologie médicale. Ce qui, certes, revient à nous interroger sur le sens et les limites de ces progrès... dont profitent, bien évidemment, "les dopés".
Haro sur les cyclistes? Rien que sur eux? C'est un peu trop facile, d'autant plus qu'ils sont plus que les autres soumis à d'incessants contrôles. Alors quid des autres sports? Quid de ces navigateurs solitaires, de ces joueurs (et joueuses) de tennis s'entrebattant des heures durant dans la fournaise de courts surchauffés? Quid des haltérophiles, et des athlètes aux muscles gonflés, et des nageurs aux épaules carénées? Et, et, et... etc.
Un sportif de haut niveau, dans n'importe quelle discipline, peut-il envisager de devenir champion olympique sans procurer à son corps un minimum d'adjuvants lui permettant de supporter les efforts impliqués par la réalisation d'un tel objectif... et supporter la concurrence d'individus moins doués mais eux déjà dopés? Car, mes amis, chacun de nous - du moins ceux d'entre nous qui assumons notre passion pour les spectacles sportifs - ne doit-il pas se reconnaître partiellement responsable de cette dérive de la saine – et idéalisée - compétition sportive ?
Ne sommes-nous pas, à notre corps plus ou moins défendant, en tant que spectateurs ou téléspectateurs avides d'émotions fortes, à la fois les souteneurs et les victimes d'un système économique, social et culturel axé sur la performance à tout prix ? Toujours plus, gagner plus: n'est-ce point là une norme infiniment répétée? Et puis lequel d'entre nous ne se dope-t-il pas, peu ou prou, pour surmonter les multiples stress de la vie quotidienne du temps présent? Tous "dopés", mais pas tricheurs pour autant. Pourquoi Armstrong, lui, est-il alors vilipendé comme ignoble tricheur? A mon avis, car il transgresse deux tabous: le mythe du corps "authentique", pur, "naturel" d'une part; celui de l'égalité parfaite des dons et donc celui d'une compétition équitable d'autre part.
Le condamner aussi sévèrement revient à entretenir un autre mythe : celui que ses adversaires vaincus, eux, n'étaient pas dopés, que, face à eux, la victoire doit être possible... Et encore: nier une évolution apparemment irréversible, celle qui transforme l'idéal des compétitions dites "sportives" en la réalité de "spectacles" soumis aux pernicieuses lois du business. L'Or, ou le devoir de victoire. L'Argent ou le nerf de la guerre. Le Bronze, ou l'éthique de loyauté. Ce triptyque résume bien les valeurs affichées du sport de haut niveau, leur signification symbolique en même temps que la complexité de plus en plus perverse du système économique qui les sous-tend(1).
Certes le dopage, surtout s'il est pratiqué de façon clandestine et occulte, peut être dangereux pour la santé, à court, moyen et long terme. A ce titre il doit être combattu ou du moins -telle est la thèse que je défends depuis de nombreuses années - sérieusement régulé, réglementé, contrôlé. Puisqu'il apparaît inévitable, pourquoi ne pas en accepter le principe et l'application sous un sévère contrôle médical? Hors cela, tout n'est qu'hypocrisie et faux-fuyants.
Une politique du moindre mal, ce que je propose? Sans doute. L'idée de base: sortir de l'hypocrisie et de la clandestinité. Le débat, sur ce point, me semble à tout le moins mériter d'être ouvert... même s'il porte atteinte à certains tabous bien ancrés. Au risque de choquer plus d'un de mes lecteurs, je persiste à considérer que se doper n'est pas tricher.
Evidemment, c'est tricher d'un point de vue juridique, par rapport au règlement et donc par rapport à la loi (celle-ci, en quelque sorte, triche dans la mesure où elle ne tient pas compte de la réalité psychosociologique). Car, selon moi, ce n'est pas tricher sur le plan humain, puisque par hypothèse, dans le domaine du sport de haut niveau, sinon la totalité, du moins la grande majorité des autres concurrents - en particulier dans le Tour de France - se dope également. Et que, contrairement à certains vœux pieux, ce dopage ne pourra jamais être complètement éradiqué, ce que reconnaissent les meilleurs spécialistes.
Les vrais tricheurs ne sont pas nécessairement ceux que l'on pense... mais bien ceux qui confortablement installés au fond de leurs canapés, dans leurs bureaux ou au cœur de leurs médias, à la tête de fédérations sportives adeptes de la politique de l'autruche ou de sponsors avides de retombées publicitaires, descendent en flammes ces humains transformés, grâce à leur soutien financier direct ou indirect, en des êtres-sandwiches, pompes à fric et profits. Allons, messieurs les vertueux censeurs, un peu de bon sens, de pudeur, d'humanité et et de compassion, s'il vous plaît!
••> (1). Ce triptyque a fait l'objet d'une analyse dialoguée entre un sportif professionnel de haut niveau, sociologue amateur, et un sociologue professionnel, sportif amateur (voir Marcel Bolle De Bal et Dominique Vésir, "Le Sportif et le sociologue. Sport, individu et société", Paris, l'Harmattan, 1999).
"Les vrais tricheurs ne sont pas nécessairement ceux que l’on pense, mais bien ceux qui descendent en flammes ces humains transformés en pompes à fric et profits."
vendredi 23 novembre 2012
Communiqué de presse RLVB : Mouvement Pour un Cyclisme Crédible
Le Conseil d’Administration de la RLVB a ratifié lors de sa séance du 21 novembre la proposition du Bureau Journalier pour l’affiliation au MPCC (Mouvement Pour un Cyclisme Crédible).
Avec cela, la RLVB soutient entre autres les règles éthiques suivantes du MPCC:
. Retrait du coureur dès l’annonce du contrôle positif, jusqu’à la décision définitive;
. Pas de sélection nationale pour des coureurs suspendus plus de 6 mois, jusqu’à 2 ans après suspension, toutes disciplines et épreuves confondues;
. Suivi médical de l’utilisation de corticoïdes;
. 8 jours de repos en cas d’utilisation de corticoïdes;
. Demande d’augmentation des sanctions:
o 4 ans pour des produits lourds;
o Augmenter les sanctions avec des amendes.
En plus, la RLVB recommandera à l’avenir aux équipes World Tour et (Pro-)Continentales belges de s’affilier auprès du MPCC.
La commission antidopage de la RLVB, sous la direction de M. Philippe Mariën, développe actuellement un plan pour un sport cycliste sans dopage. L’accent y est mis sur la mise sur pied de différentes actions et campagnes de sensibilisation préventives orientées vers la jeunesse, en étroite collaboration avec les autorités et les ailes Wielerbond Vlaanderen et la Fédération Cycliste Wallonie-Bruxelles.
Pour plus de renseignements, veuillez vous adresser à:
Tom VAN DAMME
Président RLVB
.0497/58.46.70.
jeudi 15 novembre 2012
Ponferrada (Espagne) : organisateur des Championnats du Monde Route UCI 2014
L’Union Cycliste Internationale (UCI) a confirmé aujourd’hui que les
Championnats du Monde Route UCI 2014 auront lieu à Ponferrada, en Espagne. Lors de sa réunion à Maastricht, Pays-Bas, en septembre dernier, le Comité Directeur de l’UCI a décidé d’octroyer aux organisateurs de Ponferrada 30 jours pour remplir certaines de leurs obligations contractuelles. « J’ai le plaisir de vous annoncer que les organisateurs de Ponferrada ont répondu rapidement et efficacement à notre requête en nous fournissant les garanties financières et organisationnelles que nous demandions, » a déclaré le Président de l’UCI, Pat McQuaid. « Nous pouvons maintenant aller de l’avant en toute confiance pour les Championnats du Monde Route UCI 2014 dans une de nos nations cyclistes traditionnelles. Cette confirmation est soumise à la condition que les garanties restantes soient remises à l’UCI. Les Championnats du Monde ont eu lieu en Espagne pour la dernière fois en 2005, lorsqu’ils ont été accueillis dans la capitale, Madrid. Les Championnats du Monde Route UCI 2014 se dérouleront du 20 au 28 septembre. (Source : UCI) |
lundi 12 novembre 2012
Andrei Tchmil candidat à la présidence de l'UEC
Selon La Gazzetta dello Sport de ce lundi, Andrei Tchmil, devenu belge en 2007, et âgé de 49 ans, aurait déposé sa candidature à la présidence
de l'Union européenne de cyclisme (UEC). Né le 22 janvier 1963 à Khabarovsk (Russie, alors URSS) est un coureur cycliste professionnel de 1989 à 2002. D'abord soviétique, il a ensuite eu les nationalités russe, moldave et ukrainienne, avant d'être naturalisé belge.
L'ancien coureur
professionnel moldave en a fait l'annonce dimanche devant une quinzaine de
représentants de pays d'Europe centrale et de l'est, à Rovigno, en Croatie,
explique le quotidien sportif italien.
Andrei Tchmil devenu Ministre des sports en Moldavie depuis août 2006, a achevé son parcours cycliste comme team manager chez Katusha de 2009 à 2012. Comme on s'en souvient, il longtemps porté les couleurs de Lotto (1994-2002).
Andrei Tchmil devenu Ministre des sports en Moldavie depuis août 2006, a achevé son parcours cycliste comme team manager chez Katusha de 2009 à 2012. Comme on s'en souvient, il longtemps porté les couleurs de Lotto (1994-2002).
Les élections auront lieu au printemps prochain à Paris, lors de l'assemblée générale des 2 et 3 mars, quelques mois avant l'élection du nouveau président de l'UCI, l'Union cycliste internationale, en septembre lors des championnats du monde à Florence.
L'actuel président de l'UEC, le Polonais Wojciech Walkiewicz est en poste depuis 2009.
samedi 10 novembre 2012
Benoît Joachim, ex-équipier d’Armstrong regrette de ne pas s’être dopé
Le Luxembourgeois se reprochant a posteriori de ne pas avoir travaillé avec le docteur Ferrari, a-t-il déclaré vendredi dans un journal luxembourgeois.
«J’ai eu l’occasion de travailler avec lui (Ferrari). Malheureusement, je dis bien malheureusement, je ne l’ai pas fait pour diverses raisons (notamment) la peur de se faire contrôler positif», explique dans Le Quotidien celui qui fut équipier d’Armstrong de 1999 à 2006.
Le Luxembourgeois prend aussi la défense de Lance Armstrong en qualifiant de «ridicule» l’enquête de l’Usada fatale à l’Américain, rayé du palmarès du Tour de France.
«Armstrong a été un grand champion et le restera. Il faut un vainqueur à chaque compétition. Ces années-là (1999-2005), cela a été Armstrong», affirme Joachim.
« Il y aura toujours du dopage »
L’ancien coureur de l’US Postal et de Discovery Channel met en doute le «sérieux de l’enquête» de l’Usada.
«J’ai lu ce rapport. Les accusations (contre Armstrong) sont basées sur des témoignages de coureurs américains. Moi qui ai couru neuf ans sous les ordres de Johan Bruyneel, je n’ai même pas été entendu par les enquêteurs», assure-t-il.
«Ce sont des témoignages lâches (...) de coureurs (Hamilton, Leipheimer, Zabriskie, Hincapie) qui ont gagné beaucoup d’argent grâce à Armstrong», poursuit Benoît Joachim, pour qui «il y a toujours eu du dopage dans le cyclisme et il y en aura toujours».
Le Luxembourgeois assure encore qu’il n’y avait «pas un dopage organisé» chez US Postal puis Discovery Channel: «Chaque athlète fait son choix. Quand je rencontre Ferrari et qu’il me propose de travailler avec lui, je dis soit oui, soit non. C’est mon propre choix. Personne ne me force la main».
lundi 5 novembre 2012
Médaille de bronze en juniors au Championnat d'Europe CC
Yannick Peeters a obtenu la médaille de bronze du championnat d'Europe junior de cyclo-cross à Ipswich, en Angleterre.
Le champion de Belgique en titre, fils de Wilfried Peeters, directeur sportif de l'équipe Omega Pharma-Quick Step, n'a été devancé que par le Néerlandais Mathieu Van der Poel et le Français Clement Russo.
Le Champion du monde Mathieu Van der Poel, fils de l'ancien champion du monde Adrie (de même nom) et petit-fils de Raymond Poulidor, a défendu son titre avec brio, faisantla course en tête de bout en bout. Dès le premier tour, il a su distancer ses adversaires afin de franchir la ligne d'arrivée avec une avance confortable.
Le champion de Belgique en titre, fils de Wilfried Peeters, directeur sportif de l'équipe Omega Pharma-Quick Step, n'a été devancé que par le Néerlandais Mathieu Van der Poel et le Français Clement Russo.
Le Champion du monde Mathieu Van der Poel, fils de l'ancien champion du monde Adrie (de même nom) et petit-fils de Raymond Poulidor, a défendu son titre avec brio, faisantla course en tête de bout en bout. Dès le premier tour, il a su distancer ses adversaires afin de franchir la ligne d'arrivée avec une avance confortable.
samedi 3 novembre 2012
Lu sur le site de l'UCI : enregistrement des équipes Continentales Pro UCI et des UCI Pro Team pour 2013
A ce jour, seules les équipes de première division avec licence en cours dont les dossiers répondent aux critères sportif, éthique, financier et administratif requis, ainsi que les équipes souhaitant être inscrites en deuxième division ayant remis un dossier jugé conforme selon les critères éthique, financier et administratif, ont été enregistrées par l’UCI.
Les UCI ProTeams ayant demandé le renouvellement de leur licence (AG2R La Mondiale, Euskaltel-Euskadi, Garmin Sharp, Former Rabobank et Team Saxo-Tinkoff), de même qu’une équipe candidate provenant de la deuxième division (Team Argos-Shimano), ou encore celles qui sont classées entre le 16ème et le 20ème rang dans le ranking de l’évaluation sportive (FDJ et Lotto Belisol), seront automatiquement convoquées devant la Commission des Licences.
Les équipes Katusha, Movistar Team et RadioShackNissan seront également entendues par la Commission des Licences conformément à l’article 2.15.071 du règlement.
Peu après le 26 novembre, l’UCI communiquera une première série de décisions de la Commission des Licences en ce qui a trait à l’attribution de licences de première division et l’enregistrement en première ou en en deuxième division.
Les décisions finales de la Commission des Licences seront communiquées le 10 décembre.
UCI ProTeams (première division)
Les UCI ProTeams ayant demandé le renouvellement de leur licence (AG2R La Mondiale, Euskaltel-Euskadi, Garmin Sharp, Former Rabobank et Team Saxo-Tinkoff), de même qu’une équipe candidate provenant de la deuxième division (Team Argos-Shimano), ou encore celles qui sont classées entre le 16ème et le 20ème rang dans le ranking de l’évaluation sportive (FDJ et Lotto Belisol), seront automatiquement convoquées devant la Commission des Licences.
Les équipes Katusha, Movistar Team et RadioShackNissan seront également entendues par la Commission des Licences conformément à l’article 2.15.071 du règlement.
Peu après le 26 novembre, l’UCI communiquera une première série de décisions de la Commission des Licences en ce qui a trait à l’attribution de licences de première division et l’enregistrement en première ou en en deuxième division.
Les décisions finales de la Commission des Licences seront communiquées le 10 décembre.
UCI ProTeams (première division)
- Astana Pro Team (KAZ)
- BMC Racing Team (USA)
- Cannondale (ITA)
- Lampre – Merida (ITA)
- Omega Pharma – Quick Step Cycling Team (BEL)
- ORICA GreenEdge (AUS)
- Sky ProCycling (GBR)
- Vacansoleil DCM Pro Cycling Team (NED)
Equipes Continentales Professionnelles UCI (deuxième division)
- Accent Jobs – Wanty (BEL)
- Androni Giocattoli (ITA)
- Caja Rural (ESP)
- CCC Polsat Polkowice (POL)
- Cofidis, Solutions Crédits (FRA)
- IAM Cycling (SUI)
- Landbouwkrediet – Euphony (BEL)
- Sojasun (FRA)
- Team Europcar (FRA)
- Team Netapp – Endura (GER)
- Topsport Vlaanderen – Baloise (BEL)
- UnitedHealthCare Professional Cycling Team (USA)
- Vini Fantini (ITA)
L’UCI tient toutefois à préciser que toute variation significative dans les éléments ayant contribué à établir l’évaluation des équipes dont l’enregistrement a été annoncé ci-dessus entraînera la saisie automatique de la Commission des Licences avec comme possible conséquence le retrait de la licence UCI WorldTour, le retrait de l’enregistrement, ou la suspension de l’équipe selon la gravité des faits.
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