La Communauté française va payer cher son super-centre. Lu sur le site de la Libre Belgique...
La Communauté française doit se doter d’un centre de formation pour sportifs de haut niveau. Après un affrontement violent entre Liège (et l’ULg) et Louvain-la-Neuve (et l’UCL), les deux villes candidates à accueillir sur leur territoire ce centre, c’est finalement LLN qui a été choisie. Mais, faute de moyens financiers, le projet a été ramené en mars 2012 à une simple piste indoor d’athlétisme. On fait avec les budgets que l’on a...
Un autre problème se pose : le plan financier du complexe à construire à Louvain-la-Neuve (au Blocry) est en stand-by. Toujours faute de moyens, les 20 millions d’euros (montant maximum) sont difficiles à trouver. Mais le cabinet d’André Antoine (CDH), le ministre en charge des Sports au sein du gouvernement de la Communauté française, y voit désormais un peu plus clair.
En effet, le ministre a soumis hier à ses collègues de l’exécutif francophone une note détaillant entre autres ce plan financier. Le budget est toujours de 20 millions d’euros : ils devront être empruntés par la Sofinpro (société de financement de projets). Une fois cette somme empruntée, cette même société en partenariat avec la Communauté française devra lancer un marché public de travaux portant sur la conception et la réalisation de la salle indoor.
2 millions par an
Mais c’est là que ça se corse : selon le document distribué hier dans les cabinets ministériels, la Communauté française devra alors prendre en location le nouveau complexe pour une durée de 20 ans pour un loyer annuel de deux millions d’euros (au maximum) à payer à la Sofinpro. Autrement dit, au total, le complexe (environ 10 000 m2) coûtera 40 millions d’euros aux finances publiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Au lieu des 20 millions annoncés. Ce "loyer" concerne les terrains, les constructions et les divers aménagements réalisés sur le site. Et ces 40 millions d’euros à étaler sur 20 ans en font grincer des dents plus d’un, vu le contexte budgétaire étriqué.
Des pommes, des poires
Mais pour le chef de cabinet d’André Antoine, Hervé Briet, on confond des pommes et des poires. "Le gouvernement avait décidé d’un investissement de 20 millions et il est maintenu. A côté du remboursement de cet investissement, il y a toute une série d’autres postes que la Communauté française prend à sa charge. Cela explique le montant de deux millions par an. Mais ces autres frais sont également payés pour les autres centres sportifs. Les centres Adeps par exemple."
A quoi va servir au juste cette salle indoor "de luxe" ? Pas qu’aux athlètes de haut niveau. En effet, "cette infrastructure d’athlétisme pourra aussi servir aux sportifs d’autres disciplines pour leur préparation physique générale, note André Antoine dans le document soumis aux autres ministres. Sa partie centrale pourra à certaines occasions être aménagée pour l’accueil d’autres compétitions sportives comme du judo, du tennis de table, du badminton, de la gymnastique, etc. Le plus souvent, ces aménagements demanderont de recouvrir la partie centrale de la piste d’athlétisme d’un revêtement spécifique ".
Outre l’accueil prioritaire réservé aux sportifs de haut niveau, le "Sport pour tous" devrait également pouvoir accéder à cette infrastructure. Notamment pour l’organisation de compétitions scolaires et de stages de psychomotricité.
Déjà évoquée à la fin des années 80, la création d’un centre pour élites sportives est souvent revenue sur la table. Mais c’est seulement en 2011 qu’un appel à candidatures a été lancé. Des sept villes intéressées au mois de décembre 2010, seules Liège, Louvain-la-Neuve et Mons demeuraient dans la course en mars 2011 suite à la décision rendue par une commission d’experts.
Après une bagarre épique entre la candidature liégeoise (soutenue par Jean-Claude Marcourt et le PS) et la candidature néolouvaniste (soutenue par André Antoine et le CDH), c’est la ville qui accueille l’UCL qui l’avait emporté. Mais cette victoire avait un goût bien amer puisque l’ampleur du projet a été finalement fortement revue à la baisse.
Réaction du MR
Suite à la révélation du coût de ce centre, 2 députés MR ont dénoncé ce montant: « Le double discours du Ministre est ahurissant ! D’un côté la Fédération devra payer le double de ce qui était prévu pour le Centre sportif de haut niveau ; de l’autre, le contexte financier est tel qu’il faudra dénicher 260 millions de plus pour boucler le budget ? C’est complétement incohérent et surtout dans le flou le plus total, car, à l’heure actuelle, il n’y a ni architecte, ni entrepreneur désignés pour ce Centre sportif… Il s’agit donc là de montants totalement abstraits ! », déplorent les députés MR Jean-Luc Crucke et Philippe Dodrimont.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire