L’entraînement à haut niveau exige des cyclistes énormément d’endurance mentale et physique, mais pour les femmes de l’équipe cycliste nationale d’Afghanistan il est également important de posséder une résistance à toute épreuve et une bonne dose d’optimisme.
Ces femmes doivent non seulement courir contre la montre ou leurs adversaires, mais elles doivent le faire au sein d’une société traditionnellement patriarcale qui n’apprécie pas de voir des femmes à vélo. S’entraînant parfois en secret, changeant d’endroits à la dernière minute et vêtues de longs pantalons, de maillots à manches longues et portant un foulard sous le casque, ces jeunes femmes tracent la voie aux futures générations.
En Afghanistan, on recense 45 femmes possédant une licence de cyclisme dans les trois catégories : Junior, Moins-de-23-ans et Elite. Lors des Championnats d’Asie qui ont eu lieu en Inde le mois dernier, quatre des jeunes femmes qui ne sont pas parvenues à terminer la course en ligne dans les rues de New Delhi sont originaires d’Afghanistan.
Peu importe. Le fait qu’elles aient pris le départ est déjà une sorte de victoire, selon Dominique Raymond, Manager des Relations entre l'UCI et les Confédérations Continentales et Fédérations Nationales.
Dominique Raymond a rencontré les membres de cette jeune équipe avant le début de la course et a été impressionnée par leur enthousiasme et leur optimisme, rien que de penser au fait qu’une de ces jeunes athlètes devait parcourir 30km à vélo juste pour se rendre à l’entraînement.
« Ca fait chaud au cœur de voir une telle détermination chez ces femmes, » dit-elle. « Elles n’ont pas une vie facile mais elles sont heureuses d’avoir l’opportunité de faire du vélo. Même quand les conditions sont difficiles, elles sont à l’entraînement. Cela montre l’importance du sport dans la vie de tous les jours et pour des gens de tous horizons.
Elle ajoute, « Nous parlons souvent de mondialisation du cyclisme et c’en est un parfait exemple. Même plus, c’est un message d’espoir pour les jeunes partout dans le monde. »
Dominique Raymond ajoute que beaucoup de mérite revient à la Fédération Nationale d’Afghanistan, qui est très fière de ses trois équipes féminines et qui planifie maintenant de développer aussi la discipline du mountain bike.
Salma Kakar, âgée de 17 ans, était parmi celles qui ne sont pas parvenues à terminer la course Junior Femmes lors des Championnats d’Asie. Cependant, elle est déterminée à accomplir son rêve qui, a-t-elle confié à NBC News, est de « brandir le drapeau de l’Afghanistan aux Jeux Olympiques, pour prouver au monde entier que les femmes d’Afghanistan ont progressé. »
L’adolescente déclare que bien que quelques hommes essaient de les humilier, elle et ses coéquipières, il y en a de plus en plus qui les encouragent.
« Nous faisons évoluer les esprits,» ajoute-t-elle.
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