Elnara Musayeva était autrefois la seule femme cycliste d’Azerbaïdjan, et à
présent, elle sera la seule femme entraîneur.
« J’ai six filles prêtes à commencer qui m’attendent, dit-elle avec
empressement. Je leur ai déjà fait parvenir quelques sessions d’entraînement en
ligne depuis la Suisse mais je suis impatiente de rentrer et de commencer. J’ai
complètement modifié mes méthodes, mes connaissances et mes techniques. »
Elana est une des dix femmes à avoir complété, au Centre Mondial du Cyclisme
à Aigle, en Suisse, une formation de quatre semaines, conçue sur mesure pour les
femmes entraîneurs. Deux des participantes ont réussi l’examen d’entraîneur
niveau 1, et le reste de la classe a réussi l’examen de niveau 2.
Originaires de Hong Kong, du Salvador, de Finlande, d’Afrique du Sud, d’Iran,
de Croatie, d’Azerbaïdjan, du Japon et d’Ouganda, ces femmes ont saisi
l’occasion de prendre part à la formation dispensée par Belinda Tarling, de
British Cycling, ex-championne du Monde de Mountain Bike qui, l’année dernière,
a été élue meilleure instructrice de Grande-Bretagne.
Les mêmes objectifs
Quatre des participantes à la formation sont d’anciennes cyclistes
olympiques. D’autres sont arrivées au Centre Mondial du Cyclisme avec des
parcours bien plus modestes. Alors que certaines se focalisent sur la formation
de jeunes enfants, d’autres entraîneront des athlètes de haut niveau. Mais
toutes sont également motivées et partagent les mêmes objectifs globaux : tirer
le meilleur des athlètes qu’elles entraînent et améliorer le niveau des femmes
entraîneurs à travers le monde.
A cet effet, elles n’ont rien négligé : que ce soit le travail en classe, les
sessions pratiques sur leurs machines, la préparation de présentations sur des
thèmes précis ou l’étude en soirée, les dix femmes se sont immergées
complètement dans leur formation.
« L’expérience a été unique, raconte leur instructrice. Elles ont toutes
travaillé très dur et ont fait preuve d’un très bon esprit d’équipe. Elles
poursuivaient leur travail en soirée et je sais que des sessions se sont
prolongées jusqu’à deux heures du matin ! Le cours a été très intense mais elles
ont toutes beaucoup travaillé. Elles ont fait des progrès hallucinants. »
"Il y a toujours quelque chose à apprendre"
Erica Green (Afrique du Sud) est entraîneur depuis dix ans mais explique que
l’occasion de participer à une formation exclusivement féminine au Centre
Mondial du Cyclisme était « un rêve devenu réalité ».
« En tant qu’entraîneur, il y a toujours quelque chose à apprendre,
explique-t-elle. Et venir ici, au Centre du Cyclisme, était une occasion à ne
pas manquer. Nous avons travaillé avec les meilleurs au monde. Nous avons été
poussées hors de nos retranchements et nos habitudes ont été bousculées et nous
nous sommes entièrement concentrées sur la formation. »
Pour sa part, l’autre Sud-Africaine de la classe, Annerine Wenhold, espère
que cette formation l’aidera à passer de son travail bénévole comme mentor à
temps partiel pour athlètes de différentes disciplines à celui d’entraîneur
salarié. « J’ai déjà deux athlètes pour commencer et j’espère que ce nombre ira
grandissant. J’aimerais vraiment en faire mon métier », déclare l’ex-cycliste
sur piste qui travaille dans une entreprise du secteur pétrochimique. La majeure
partie de son travail bénévole dans le cadre du sport a été effectuée auprès
d’enfants dans les écoles, et elle voudrait se concentrer sur la tranche des
14-18 ans. Une de ses athlètes est débutante, alors que l’autre a déjà participé
à des Championnats du Monde Piste Juniors. Deux profils bien différents mais une
même motivation : « Ce qui m’attire véritablement c’est d’aider les gens à
atteindre des objectifs et à s’améliorer. »
Bien que les dix entraîneurs se sont séparées en fin de semaine pour démarrer
de nouvelles phases de leur carrières, elles n’ont aucune intention de perdre
contact.
« Nous sommes devenues amies et nous allons créer une page Facebook pour nous
porter mutuellement assistance, assure Annerine. Nous avons toutes à présent des
défis à relever et nous pouvons nous entraider. »
La plupart ont la ferme intention de revenir au Centre Mondial du Cyclisme
pour étudier en vue de la plus haute qualification d’entraîneur : le Diplôme
d’Entraîneur UCI. |
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