Cinquième roue de la charrette ? Pourquoi pas la roue de la fortune ?
Ainsi donc Carlo Bomans, sélectionneur de l’équipe limbourgeoise, pardon de l’équipe nationale, pour les championnats du monde, a de nouveau démontré qu 'il n’a pas son pareil en la matière.
Pour cette édition 2013, dimanche, à Florence, sur un circuit que les anciens considèrent comme le plus dur de l’histoire du mondial, il aura fallu que deux des sept sélectionnés renoncent pour que notre Maxime Monfort soit de la partie.
Bon. C’est vrai que les relations entre les deux hommes n’ont jamais été des plus cordiales. Notre Max a son franc-parler, tandis que l’ex-champion de Belgique – son seul titre de gloire – en poste chez les élites depuis 2006, se fiche bien de la com’. Avec lui, d’ailleurs, nos petits gars ne doivent pas trop souffrir de l’absence d’oreillettes. Notez que le citoyen de Bree n’a pas peur de son ombre. Ainsi cette année, il n’a même pas retenu un coureur de chez Lotto, l’un des grands pourvoyeurs de fonds de la fédé. Faut oser tout de même… Un peu comme Laurent Mars, le manager des Vérandas Willems, qui laisse Rémy Mertz à la maison, le privant du rendez-vous majeur de la saison chez les juniors – le Giro di Basilicata – parce que l’Arlonais s’est lié la saison prochaine à l’équipe espoirs de Wallonie – Bruxelles.
Une décision compréhensible dans le chef du Sibretois, tout comme sa volonté de transférer aussi de jeunes talents flamands que Christophe Brandt et Michel Dernies ne pourront plus lui piquer. Et ce, sans même lui verser un cent. En cyclisme en effet, pas de débours pour un transfert, pas même des indemnités de formation. Juste pour un club la satisfaction de se dire qu’il a contribué à polir telle ou telle pépite.
Tout comme Maxime, Rémy Mertz affiche toutes les qualités pour participer à ce rendez-vous mondial, chez les juniors. Réserviste, l’Arlonais n’a, toutefois, pas eu droit à un rappel du coach. Comme tous les fans de cyclisme, Rémy sera certainement devant sa TV dimanche pour suivre l’évolution de ce grand rendez-vous de l’année, celui qui fait rêver plus encore que le Tour de France par son maillot.
Bomans a laissé sous-entendre que Maxime Monfort aurait pour mission d’accompagner l’échappée matinale. Faut-il comprendre par là qu’il lui faudra accompagner un Chinois, un Erythréen ou un Sri-Lankais qui roulera vingt km devant avant de regagner le paddock? Trois petits tours et puis s’en va déguster pinzimonio et schiacciata en attendant que les autres rappliquent!
Bref, le coach demande à notre Max de courir contre nature, de montrer le maillot comme un couraillon. J’espère bien que notre représentant n’en fera rien. Dans une épreuve à élimination comme celle-là, qu’il reste planqué le plus longtemps possible dans le peloton, pas trop loin de Gilbert, mais aussi de Stybar et Sagan…. Et quand sonnera l’hallali pour les gregarios, qu’il nous fasse bondir de joie en roulant une dégueulasse avec Purito et surtout au premier passage devant la cabane des Belges, qu’il stoppe deux secondes devant Bomans, juste pour lui demander : « Et maintenant je fais quoi? Tu la veux, cette médaille?»
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