samedi 28 janvier 2012

Bartali, un homme de coeur : lu sur le site de l'UCI

L’un des plus grands champions de l’histoire du cyclisme, Gino Bartali, pourrait être élevé au rang de « Juste » en Israël. Près de 70 ans après les faits et 12 ans après sa disparition, les preuves remontent enfin à la surface de son action méconnue pendant la Seconde guerre mondiale, qui a contribué à sauver 800 Juifs.

Vainqueur d’un Tour de France et de deux Tours d’Italie, Bartali avait été incorporé en 1943 comme policier de la route par le régime fasciste mais avait démissionné le 8 septembre. Il était alors entré dans la clandestinité et avait choisi d’aider des Juifs persécutés en transportant leurs photos d’identité vers un couvent religieux qui fabriquait de faux papiers. Pour les soldats qui surveillaient la route entre Florence et San Quirico, près d'Assise, Bartali se livrait à un simple entraînement de 380 kilomètres. En réalité, le cadre et la selle de son vélo contenaient de très précieux documents.

Les détails de son activité ne sont connus que depuis deux ou trois ans, grâce à un travail universitaire qui recense les témoignages d’une religieuse et de rescapés de la Shoah. Andrea Bartali, le fils de Gino, poursuit les recherches avec le soutien de la communauté juive de Toscane et de la journaliste Laura Guerra.

En Israël, le Mémorial de Yad Vashem étudie actuellement ces preuves dans le but d’accorder à Bartali la distinction posthume de « Justes parmi les Nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs ».

Jusqu’à sa mort, Bartali est toujours resté discret sur son engagement, cachant ses actes de bravoure même à son épouse. Un jour, il dit simplement : « Le bien, on le fait, on ne le dit pas. Certaines médailles s'accrochent à l'âme, pas à la veste ».

Fin 1943, il fut jeté en prison pendant 45 jours, officiellement pour son soutien au Vatican, qui s’opposait à la politique du régime fasciste. Par chance, il évita un procès au tribunal spécial de guerre.

A la libération, il reprit sa carrière, remporta un troisième Tour d’Italie et un deuxième Tour de France tandis que les tifosi s’enflammaient pour sa rivalité légendaire avec Fausto Coppi.

Aujourd’hui, la Fondazione Bartali honore sa mémoire et rappelle l’une de ses devises : « Si le sport n'est pas une école de la vie et de la solidarité, alors il ne sert à rien ».

La Fondazione Bartali lance un appel à témoignages sur l’action de Bartali en faveur des Juifs.
http://www.fondazionebartali.it
Contact : Laura Guerra lg.press @ libero.it

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire