Cette sortie de 25 bornes avec cette ascension de la Corniche (qui doit être un Tourmalet quand on doit l’escalader à la force de ses bras!) est donc déjà un véritable exploit accompli par Louis Toussaint. Car, un peu plus de huit mois après son accident, il est déjà en selle. Sur un hand-bike, qu’il fait avancer avec les mains.
S’il peut pratiquer de nombreux autres handisports, il s’est naturellement tourné vers le cyclisme, sa passion. «C’est vrai qu’il y a de nombreux sports que je peux pratiquer, essayer. Mais c’est dans le milieu du vélo que je connais le plus de monde et c’est par ce sport que j’ai voulu commencer. Je me donne un an pour faire de la compétition. Je pourrais me laisser un plus de temps, car je suis jeune, mais je me donne un an pour y arriver, en y travaillant sérieusement.»
Quel qu’il soit, le sport s’est rapidement imposé dans son esprit : il a voulu continuer à en faire, à se dépasser. «Jen’aime pas rester à rien faire. Je veux faire quelque chose de ma vie, rester actif. Et me fixer des objectifs.»
Louis est également rapidement retourné sur les bancs de l’école, au Collège Notre-Dame de Bellevue, à Dinant. Malgré ses mois d’hospitalisation, il n’a pas perdu d’année scolaire et est passé en rhéto, avec de bons résultats dans le premier trimestre. «Je ne sais pas encore ce que je vais faire après. Je suis tenté par le journalisme. Ou alors, prof. En dehors de cela, j’ai aussi envie de faire de la prévention dans les écoles, parler de la sécurité via mon vécu, notamment sur le port du casque.» Car, s’il n’avait pas eu le sien lors de son accident, il ne serait peut-être plus là pour en parler aujourd’hui. «J’ai aussi envie de montrer dans les écoles, auprès des jeunes, qu’on peut faire des choses en étant dans une chaise roulante, qu’on a un parcours et qu’il ne faut pas dénigrer l’handicapé.»
Du haut de ses 17 ans, Louis Toussaint, conscient qu’il aura eu deux vies différentes, ne s’est pas apitoyé sur son sort. Bien entouré par les siens, il fait tout pour être le plus indépendant possible et se fixer des objectifs. Une leçon de courage!
Julien Gillebert
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