BERNARD
SAINZ, homéopathe
"De qui se moque-t-on ?"
"De qui se moque-t-on ?"
Surnommé « Docteur Mabuse», cet homéopathe
émérite a prodigué ses conseils à plusieurs générations de champions. Poulidor, Guimard,Thévenet, Hinault, Bernaudeau,
Madiot,Virenque ou Voeckler, entre autres, ont fait appel à ses compétences en
matière de médecines alternatives. L’homme dérange, ses méthodes atypiques, méconnues
de la médecine traditionnelle, intriguent et lui ont souvent valu d’être
poursuivi, à tort, pour des faits de dopage : « Mes
différentes interpellations se sont soldées par autant de non-lieux, mais elles
m’ont permis de découvrir à quel point la lutte antidopage relevait d’une
manipulation de l’opinion publique, qu’il s’agissait d’une véritable imposture,
qu’il n’y avait en réalité aucune volonté d’éradiquer le dopage et que, comble
du paradoxe, les règles antidopage incitaient les sportifs à se doper. En
s’attaquant à un praticien dont la médecine strictement naturelle repose sur le
jeûne, l’homéopathie, la nutrithérapie (guérison des maladies par la seule
modification de l’alimentation) ou les rythmes circadiens (régulariser les
horloges biologiques défaillantes dont le cycle est de 24 heures), les
instances ne luttent pas contre le dopage, mais elles le font croire. J’ai même
fait l’objet en 1999, un an après l’affaire Festina, d’un faux procès-verbal de
flagrant délit de cession de produits dopants. Apres expertises toxicologiques,
il s’est avéré que les substances renfermées dans le flacon suspect, saisi par
la brigade des stupéfiants du 36 quai des Orfèvres, étaient de simples remèdes
homéopathiques parfaitement licites. Cela m’a pourtant valu d’être incarcéré
deux mois et demi à Fresnes ! J’ai à nouveau été interpellé en 2005 dans une
affaire de dopage dans les courses hippiques pour laquelle j’ai aussi bénéficié
d’un non-lieu. J’ai ainsi compris un des paradoxes de notre actuelle société,
laquelle jette en prison les bienfaiteurs, s’ils représentent un danger ou un
contre-pouvoir pour l’establishment et les lobbys.»
Figure emblématique du
cyclisme, le fringant septuagénaire porte un regard sans concession sur les
instances dirigeantes. « Il s’est instauré un
gigantesque marche des produits dopants avec la complicité de ceux qui sont
censés lutter contre, déplore-t-il. On laisse des laboratoires fabriquer des
produits indécelables à destination exclusive des sportifs. Pourquoi Amgen et
les autres ne sont-ils pas poursuivis pour incitation au dopage ? » La réponse, Bernard Sainz en suggère une qui n’incite pas vraiment à
l’optimisme: « La lutte contre le dopage ne peut aller à l’encontre des enjeux
économiques d’une corporation aussi puis- sante que les entreprises
pharmaceutiques. Le sport est devenu une industrie de spectacle, un business
planétaire générant des sommes colossales, grâce à la vente de produits dopants
notamment. La santé des athlètes n’est nullement protégée. Les vraies victimes du dopage, ce sont eux.» Quant au devoir
d’exemplarité du sportif…
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