mardi 28 janvier 2014

Dopage : Bernard Sainz, homéopathe explique... (Paris-Match du 24 au 30 octobre 2013)

BERNARD SAINZ, homéopathe
"De qui se moque-t-on ?"
Surnommé « Docteur Mabuse», cet homéopathe émérite a prodigué ses conseils à plusieurs générations de champions. Poulidor, Guimard,Thévenet, Hinault, Bernaudeau, Madiot,Virenque ou Voeckler, entre autres, ont fait appel à ses compétences en matière de médecines alternatives. L’homme dérange, ses méthodes atypiques, méconnues de la médecine traditionnelle, intriguent et lui ont souvent valu d’être poursuivi, à tort, pour des faits de dopage : « Mes différentes interpellations se sont soldées par autant de non-lieux, mais elles m’ont permis de découvrir à quel point la lutte antidopage relevait d’une manipulation de l’opinion publique, qu’il s’agissait d’une véritable imposture, qu’il n’y avait en réalité aucune volonté d’éradiquer le dopage et que, comble du paradoxe, les règles antidopage incitaient les sportifs à se doper. En s’attaquant à un praticien dont la médecine strictement naturelle repose sur le jeûne, l’homéopathie, la nutrithérapie (guérison des maladies par la seule modification de l’alimentation) ou les rythmes circadiens (régulariser les horloges biologiques défaillantes dont le cycle est de 24 heures), les instances ne luttent pas contre le dopage, mais elles le font croire. J’ai même fait l’objet en 1999, un an après l’affaire Festina, d’un faux procès-verbal de flagrant délit de cession de produits dopants. Apres expertises toxicologiques, il s’est avéré que les substances renfermées dans le flacon suspect, saisi par la brigade des stupéfiants du 36 quai des Orfèvres, étaient de simples remèdes homéopathiques parfaitement licites. Cela m’a pourtant valu d’être incarcéré deux mois et demi à Fresnes ! J’ai à nouveau été interpellé en 2005 dans une affaire de dopage dans les courses hippiques pour laquelle j’ai aussi bénéficié d’un non-lieu. J’ai ainsi compris un des paradoxes de notre actuelle société, laquelle jette en prison les bienfaiteurs, s’ils représentent un danger ou un contre-pouvoir pour l’establishment et les lobbys.»
Figure emblématique du cyclisme, le fringant septuagénaire porte un regard sans concession sur les instances dirigeantes. « Il s’est instauré un gigantesque marche des produits dopants avec la complicité de ceux qui sont censés lutter contre, déplore-t-il. On laisse des laboratoires fabriquer des produits indécelables à destination exclusive des sportifs. Pourquoi Amgen et les autres ne sont-ils pas poursuivis pour incitation au dopage ? » La réponse, Bernard Sainz en suggère une qui n’incite pas vraiment à l’optimisme: « La lutte contre le dopage ne peut aller à l’encontre des enjeux économiques d’une corporation aussi puis- sante que les entreprises pharmaceutiques. Le sport est devenu une industrie de spectacle, un business planétaire générant des sommes colossales, grâce à la vente de produits dopants notamment. La santé des athlètes  n’est nullement protégée. Les vraies victimes du dopage, ce sont eux.»  Quant au devoir d’exemplarité du sportif…

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